25

Oct

Restaurations provisoires: matériaux et techniques

Une restauration provisoire est une restauration temporaire réalisée en vue d’améliorer l’esthétique, la stabilité et la fonction de la ou des dent(s) préparée(s) dans la période entre de la préparation de la dent et la mise en place de la prothèse définitive. (1) Souvent, la phase provisoire sert à déterminer l’efficacité du plan de traitement et à analyser la forme et la fonction de la future prothèse définitive. (2)

Pour le dentiste, les restaurations provisoires constituent une étape fondamentale pour le succès du traitement dans le cadre d’un processus de reconstruction. En effet, grâce à la bonne réussite de cette phase du traitement, le dentiste peut gagner la confiance du patient et influencer favorablement le succès final de la restauration définitive.

Pour qu’une restauration provisoire exerce correctement sa fonction, la littérature clinique a identifié plusieurs caractéristiques que devrait idéalement posséder un matériau pour restaurations provisoires afin de fournir des performances optimales. (3)

  • résistance aux sollicitations;
  • faible contraction de polymérisation;
  • sécurité pour les tissus;
  • temps total de travail et temps de prise appropriés;
  • stabilité chromatique.

Les matériaux communément utilisés à l’heure actuelle pour la réalisation des restaurations provisoires sont les résines acryliques et les résines composites. (4,5) Ces dernières possèdent de meilleures caractéristiques mécaniques en termes de résistance à la flexion et de dureté (5).

Résines acryliques:

  • PMMA (polyméthacrylate de méthyle)

Le polyméthacrylate de méthyle ou PMMA est un matériau à base de résine auto-polymérisable, disponible sous forme de poudre/liquide pour mélange manuel.

C’est un matériau résistant, avec de bonnes caractéristiques mécaniques et une bonne esthétique mais qui présente une contraction de polymérisation et une réaction exothermique élevées, qui libère un monomère sous forme non réagie (nocif) et qui présente une faible résistance à l’abrasion. En raison de la forte exothermie de la réaction et de la libération de monomère sous forme non réagie, les PMMA seraient davantage indiqués pour la technique indirecte. Par ailleurs, d’après la documentation clinique, les caractéristiques mécaniques du matériau se dégradent dans le temps en raison de l’absorption de la salive dans la bouche.

  • PEMA (polyethylmethacrylate)

Le polyethylmethacrylate ou PEMA est une résine acrylique auto-polymérisable, disponible sous forme de poudre/liquide pour mélange manuel.

Comparé au PMMA, ce matériau offre une moindre contraction de polymérisation, une moindre exothermie de la réaction de polymérisation et une meilleure biocompatibilité. Par ailleurs, il est facile à polir.

Toutefois, il possède des caractéristiques mécaniques inférieures au PMMA et une faible stabilité chromatique.

Résines composites:

Les matériaux composites sont décrits dans la littérature comme rigides mais fragiles. Bien qu’elle garantisse des caractéristiques mécaniques très élevées comme la dureté et la résistance à la flexion, cette rigidité constitue en effet une limite quand les sollicitations dépassent un certain niveau.  Dans la mesure où ils n’offrent pas une déformation plastique importante, les matériaux composites ont tendance à se rompre sans se déformer quand ils sont soumis à des sollicitations qui dépassent la limite proportionnelle.

  • bis-GMA (bis-glycol-dimethacrylate)

Les résines composites bis-acryliques ou bis-GMA sont proposées sous forme de pâte-pâte (en cartouches pour mélange semi-automatique) et sont disponibles en version auto-polymérisable, photopolymérisable et à double durcissement.

Elles offrent de meilleures caractéristiques mécaniques par rapport au PMMA et au PEMA, une faible contraction de polymérisation, une réaction exothermique basse, une bonne stabilité chromatique dans le temps et un certain niveau de rigidité.

  • UDMA (uréthane diméthacrylate)

L’uréthane diméthacrylate ou UDMA est une résine bi-composant pâte-pâte en cartouches pour mélange semi-automatique, disponible en version auto-polymérisable ou à double durcissement.

Il offre une bonne résistance à l’abrasion, une bonne stabilité chromatique dans le temps et ne contient pas de bisphénol-A.

Penchons-nous maintenant sur les techniques de fabrication d’une restauration provisoire.

Il existe trois techniques principales pour la réalisation d’une restauration provisoire (6) :

  • technique directe;
  • technique indirecte pré-limage;
  • technique indirecte post-limage.

La technique directe est réalisée dans le cabinet dentaire par le dentiste en un unique rendez-vous.

Pour cette raison, cette technique apporte plusieurs avantages comme la possibilité de ne pas devoir faire appel à un laboratoire pour les phases intermédiaires de façonnage et, de ce fait, la réduction du temps global nécessaire pour achever le travail, évitant ainsi d’avoir à fixer plusieurs rendez-vous au cabinet.

Toutefois, dans la mesure où la technique prévoit la réalisation de la restauration provisoire directement sur le(s) moignon(s) du patient, plusieurs inconvénients en découlent, par exemple une plus grande exposition de la dent préparée à de possibles traumas dus à l’augmentation de la température de la résine et au monomère sous forme non réagie (si le matériau en contient), une moindre adaptation marginale et des rendez-vous plus longs.

La technique indirecte pré-limage prévoit que la restauration provisoire soit réalisée par le prothésiste dentaire au laboratoire avant que le dentiste n’ait préparé la dent sur laquelle elle sera ensuite fixée.

Cette technique offre comme avantage que, après la phase de préparation de la dent, aucun rendez-vous supplémentaire ne sera nécessaire, ce qui entraîne un gain de temps important à la fois pour le dentiste et pour le patient. Dans ce cas, la restauration provisoire est simplement rebasée à l’intérieur de la bouche du patient. Cela signifie qu’une moindre quantité de résine est utilisée, entraînant une réaction exothermique plus limitée et une quantité de monomère sous forme non réagie inférieure.

En revanche, cette technique implique la réalisation d’une empreinte préliminaire avant la phase de préparation afin de permettre au prothésiste dentaire d’étudier et de fabriquer la restauration provisoire avant la préparation des moignons.

De plus, la restauration reçue du laboratoire peut nécessiter plusieurs ajustements avant d’atteindre le résultat définitif.

Contrairement à la technique directe, avec la technique indirecte post-limage, la restauration provisoire est fabriquée dans le laboratoire dentaire par le prothésiste avant d’être envoyée au dentiste afin d’être mise en place dans la bouche du patient. La phase de préparation en laboratoire comporte un certain nombre d’avantages, comme la possibilité d’éviter que les moignons ne subissent des dommages provoqués par le monomère sous forme non réagie et la chaleur engendrée par la résine pendant la polymérisation, une meilleure adaptation marginale et des temps passés sur le fauteuil plus courts que ce que nécessite la technique directe.

En revanche, la technique indirecte présente plusieurs inconvénients dont la nécessité pour le dentiste d’échanger avec le laboratoire dentaire et, donc, la nécessité de fixer plusieurs rendez-vous pour pouvoir terminer la procédure. La technique indirecte implique également le risque d’endommager les modèles de diagnostic créés à partir de la première empreinte.

Acrytemp est la solution Zhermack pour les restaurations provisoires : il s’agit d’une résine bis-acrylique auto-polymérisable pour les restaurations provisoires de courte et moyenne durée avec un niveau élevé de résistance à la rupture. Il est disponible en cartouches de 50 ml dans les couleurs A1, A2, A3, a3.5 et B1.


Bibliographie

[1] The Glossary of Prosthodontic Terms: Ninth Edition. J Prosthet Dent. 2017 May;117(5S):e1-e105. doi: 10.1016/j.prosdent.2016.12.001. PMID: 28418832;

[2] Shillingburg H, Sather D, Wilson E, Cain J, Mitchell D, Blanco L, Kessler J. Fondamenti di protesi fissa. 2014;

[3] Patras, Michael, et al. Management of provisional restorations’ deficiencies: a literature review. Journal of esthetic and restorative dentistry. 2012; 24.1: 26-38;

[4] Tom, T. Nigel, et al. Provisional restorations: An overview of materials used. Journal of Advanced Clinical and Research Insights, 2016; 3.6: 212-214;

[5] ​Astudillo-Rubio D, et al. Mechanical properties of provisional dental materials: A systematic review and meta-analysis. PloS one, 2018; 13.2: e0193162;

[6] Regish, K. M., Sharma, D., & Prithviraj, D. R. (2011). Techniques of fabrication of provisional restoration: an overview. International journal of dentistry, 2011.


Voulez-vous plus d'informations sur les produits et solutions Zhermack Dental?

Contactez-nous

Tags