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Déc

Ébardage d’empreinte avec la technique en deux phases

Dans une prothèse fixe, une empreinte parfaite doit pouvoir capturer, sans aucune déformation, l’ensemble de la zone de préparation tout particulièrement la marge, et s’étend idéalement en périphérie jusqu’à la zone de sur-préparation. (1)

Si les scanners intra-oraux sont de plus en plus utilisés, les empreintes de précision en élastomère continuent de dominer le marché. (2,3)

Techniques pour des empreintes de précision : en une étape et en deux étapes

Au fil du temps, plusieurs techniques de prise d’empreinte de précision (4) ont vu le jour, qu’on distingue souvent en deux macrocatégories (5) :

Techniques en une étape

Dans les techniques en une étape (One Step), la base et le catalyseur du matériau à haute densité sont mélangés aux doses recommandées et placés sur le porte-empreinte tandis que, dans le même temps, un matériau de faible densité est mélangé et placé sur les marges de préparation et sur les zones où une précision maximale est requise.

Le porte-empreinte chargé de matériau à haute densité est inséré dans la bouche et calé sur les dents. Le matériau à faible densité est repoussé par la même occasion, ce qui offre une séquence d’opération unique. (6)

Techniques en deux étapes

Dans les techniques en deux phases (Two Step), on procède à une prise d’empreinte initiale avec des matériaux à haute densité qui serviront ensuite de porte-empreinte pour la deuxième empreinte.

Lors de la deuxième étape, après avoir vérifié le positionnement correct de la première empreinte, une deuxième empreinte est prise avec un matériau à basse densité. (7)

Dans les techniques en deux étapes, deux aspects fondamentaux sont à prendre en considération.

  1. Lors de la prise de la deuxième empreinte, il est essentiel que la première empreinte, chargée avec le matériau de faible densité, soit repositionnée correctement puisque la moindre erreur de positionnement conduirait inévitablement à des erreurs macroscopiques.
  2. Lors de la deuxième prise d’empreinte, il est essentiel de préparer les bonnes épaisseurs et de prévoir l’espace nécessaire dans les zones appropriées, car le matériau à faible densité offre une reproduction des détails d’une précision maximale grâce à sa fluidité. En effet, il épouse les préparations, y compris dans les rainures et permet aussi la prise d’empreinte de la zone de sur-préparation.

Il est donc essentiel que la première prise d’empreinte soit réussie, afin qu’elle soit facilement repositionnable et qu’elle permette d’ajouter les bonnes épaisseurs de matériau à basse densité là où il doit atteindre une meilleure précision d’empreinte.

Méthodes pour réserver de l’espace afin d’accueillir le matériau à faible densité

Il existe plusieurs méthodes permettant d’obtenir un volume d’espace correct pour accueillir le matériau à faible densité. (8,9) De la cire de 2 millimètres d’épaisseur peut être utilisée pour la première empreinte, ou bien la première empreinte peut être prise avec les prothèses provisoires posées.

Il est également possible d’utiliser un mastic à base de polyéthylène qui agit comme espaceur. Cette méthode a cependant l’inconvénient de créer un espace uniforme sur toute la surface de l’empreinte et ne permet pas au matériau de faible densité de couler sélectivement là où plus de précision est requise, car une fine couche de matériau léger recouvre toute l’empreinte.

L’ébardage de l’empreinte

Une autre option consiste à prendre une première empreinte normale, puis après polymérisation, à la modifier pour permettre un repositionnement facile et obtenir les bonnes épaisseurs afin d’accueillir le matériau plus léger. C’est ce qu’on appelle l’étape d’« ébardage » de l’empreinte dans la technique en deux phases. (10)

Avant tout, il est essentiel que la première empreinte soit complètement durcie avant de commencer à la manipuler.

Procédure pour l’ébardage de l’empreinte

Il convient d’abord d’enlever toutes les contre-dépouilles qui empêchent le repositionnement naturel et correct de l’empreinte. (11) Il faut donc enlever les contre-dépouilles aussi bien au niveau des dents préparées que non préparées avec la lame d’un scalpel, ou à l’aide d’une fraise. Il faut en outre dégager toutes les zones interproximales entre deux dents.  (1)

Par la suite, il convient de creuser des rainures de drainage dans la pré-empreinte afin de permettre l’écoulement du matériau de faible viscosité excédentaire, en évitant de fragiliser ou d’altérer l’épaisseur du matériau.

Ces rainures peuvent être réalisées à l’aide d’instruments spécifiques tels que le Putty Cut (Zhermack), un type de bistouri circulaire spécialement conçu.

Les sillons, ou rainures de drainage, doivent permettre l’écoulement du matériau à faible viscosité des zones de préparation des piliers, ou des zones où l’on souhaite obtenir une reproduction maximale des détails, ou encore des zones de drainage comme la voûte palatine, qui doit être supprimée de manière appropriée sur l’empreinte lors de la phase d’ébardage.

Une fois toutes les contre-dépouilles soigneusement enlevées et les sillons créés, il faut essayer de repositionner l’empreinte dans la cavité buccale. Le repositionnement doit être facile et naturel. Il est conseillé de marquer un point de référence sur le mastic de la première empreinte pour faciliter le repositionnement ultérieur du porte-empreinte.


Bibliographie

  1. Feraru, M., Talmor, G., & Bichacho, N. Revisiting the channeled-putty/wash technique for predictable, flawless perfect impressions.
  2. Ting-shu Su. Sun Jian. Intra-oral digital impression technique: a Review. Journal of Prosthodontics 2014; 9.
  3. Seelbach P, Brueckel C, Wostmann B. Accuracy of digital and conventional impression techniques and workflow. Clinical Oral Investigations 2012; 10.
  4. T. E. Donovan and W. W. Chee, “A review of contemporary impression materials and techniques,” Dental Clinics of North America, vol. 48, no. 2, pp. 445–470, 2004.
  5. Radfar, S., Alikhasi, M., Khorshidi, S., Tohidkhah, S., Morvaridi Farimani, R., & Shahabi, S. (2023). Evaluation of One‐and Two‐Step Impression Techniques and Vertical Marginal Misfit in Fixed Prothesis. International Journal of Dentistry2023(1), 9898446.
  6. K. J. Anusavice, C. Shen, and H. R. Rawls, Phillips’ Science of Dental Materials, Elsevier Health Sciences, Amsterdam, Netherlands, 2012.
  7. W. W. Chee and T. E. Donovan, “Polyvinyl siloxane impression materials: a review of properties and techniques,” The Journal of Prosthetic Dentistry, vol. 68, no. 5, pp. 728–732, 1992.
  8. Nissan J, Gross M, Shifman A, Assif D. Effect of wash bulk on the accuracy of polyvinyl siloxane putty-wash impressions. Journal of Oral Rehabilitation 2002; 4: 357-361.
  9. Nissan J, Laufer BZ, Brosh T, Assif D. Accuracy of three polyvinyl siloxane putty-wash impression techniques. Journal of Prosthetic Dentistry 2000; 83: 161-165.
  10. Ender, A., Attin, T., & Mehl, A. (2016). In vivo precision of conventional and digital methods of obtaining complete-arch dental impressions. The Journal of prosthetic dentistry, 115(3), 313-320.
  11. Gherlone, E. (2017, April). L’impronta in protesi dentaria. Edra.

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