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Sep

Hiérarchisation de la désinfection : l’activité virucide et ses différents niveaux d’efficacité

On peut résumer en deux mots l’objectif principal du contrôle des infections par le blocage de la transmission des micro-organismes ou des agents pathogènes. 

Ce blocage s’effectue dans deux directions. La première est la prévention de la transmission verticale, la seconde est la prévention de la transmission horizontale ou latérale

Prévention de la transmission verticale et latérale

La transmission verticale est la propagation des agents pathogènes de génération en génération. Le bon usage et la réglementation des antibiotiques sont essentiels pour prévenir la transmission verticale.

La transmission latérale est le transfert de la résistance d’un agent pathogène à d’autres de la même génération, ou la propagation et le développement de l’agent pathogène dans le milieu environnant

Prévenir cette transmission latérale autant que possible est un aspect pratique en termes de contrôle de l’infection. 

Les méthodes de blocage de la transmission latérale comprennent la gestion de l’hygiène des professionnels de santé, avec la mise en place de procédures telles que l’hygiène des mains, et le contrôle des infections de l’environnement, en suivant des protocoles liés au nettoyage et à la désinfection. 

Des connaissances en matière de désinfection ou d’antisepsie et de stérilisation sont nécessaires pour appliquer ces mesures[1].

La classification de Spaulding

À ce titre, nous disposons du système de classification de Spaulding, proposé à l’origine en 1957.

Ce système est largement utilisé pour conjuguer la désinfection et la stérilisation des surfaces, notamment des dispositifs médicaux/chirurgicaux réutilisables, avec les procédés disponibles. 

Il faut tenir compte de cette classification, allant de la simple désinfection à la stérilisation, lors du retraitement des dispositifs en fonction des risques associés à leur utilisation, celle-ci étant classée en trois niveaux de risque : « critique » (présentant un risque élevé), «semi-critique» et enfin à « non-critique » (présentant un risque faible). 

Les différents niveaux de désinfection reposent sur la démonstration d’une activité antimicrobienne contre des micro-organismes marqueurs établis, qui représentent une gamme d’agents pathogènes[2].

La hiérarchisation microbiologique des désinfectants

Il existe également une hiérarchisation microbiologique des désinfectants. En effet, les micro-organismes présentent une résistance intrinsèque variable aux désinfectants, représentée dans la liste ci-après de la plus résistante (A) à la plus sensible (F) :

  1. Spore (C. difficile)
  2. Mycobactéries (M. tuberculosis)
  3. Virus nus (norovirus, VHA, polio)
  4. Champignons (Candida, Trichophyton)
  5. Bactéries (SARM, ERV, Acinetobacter)
  6. Virus enveloppés (HIV, HSV, grippe)

La classification de Spaulding définit une stratégie de stérilisation ou de désinfection des objets et des surfaces en fonction du degré de risque lié à leur utilisation.

On distingue trois types de dispositifs :

  1. Critiques : matériel qui pénètre directement dans le corps humain, le sang ou les zones normalement stériles du corps ;
  2. Semi-critiques : inclut les surfaces et équipements qui entrent en contact avec des muqueuses intactes et une peau avec des lésions ;
  3. Non-critiques : inclut les surfaces et équipements qui entrent en contact uniquement avec une peau saine [3].

Dans cet article, l’accent est mis sur l’activité virucide et ses différents niveaux d’efficacité.

Activité virucide : définitions et norme européenne

L’activité virucide, dans une définition restrictive, représente l’activité d’interaction et d’élimination physique des particules virales

Dans une définition plus large, elle inclut l’activité d’interaction et d’inhibition fonctionnelle (neutralisation) de l’infectivité du virus sans changements morphologiques apparents des particules virales, comme dans le cas de la neutralisation induite par les anticorps[4].

Examinons maintenant les niveaux européens liés à l’activité virucide.

Niveaux européens d’activité virucide

Activité virucide contre les virus enveloppés : activité contre les virus enveloppés, tels que la grippe, y compris la grippe aviaire A (H7N9), les virus de l’herpès, l’HIV, le HBV, HCV, le virus Zika, le virus Ebola, les coronavirus (y compris le SARS-CoV-2 et le MERS-CoV) et les flavivirus. 

Cette déclaration s’applique à la désinfection des mains, des surfaces et des produits de pré-désinfection des instruments, se traduisant par une combinaison de détergents et de désinfectants.

Activité virucide à spectre limité : activité contre les norovirus nus, les rotavirus, les adénovirus et les virus enveloppés. 

Cette déclaration s’applique à la désinfection des mains et des surfaces.

Activité virucide : activité contre les virus, y compris les virus nus (par exemple les poliovirus et les entérovirus, tels que l’entérovirus 71 et l’entérovirus D68) et les virus enveloppés. 

Cette déclaration s’applique à la désinfection des mains, des surfaces, des instruments et des tissus[5].

Mesures de prévention nécessaires

Les désinfectants et les antiseptiques font partie de l’ensemble des mesures nécessaires à la prévention et au contrôle des infections dans les établissements de santé et dans les collectivités. 

La norme européenne a établi différents niveaux de classification de l’efficacité virucide en « activité virucide contre les virus enveloppés », « spectre limité d’activité virucide » et « activité virucide », elle permet ainsi de sélectionner l’évaluation la plus appropriée pour les virus émergents ou ré-émergents, avec une concentration prouvée et un temps de contact. 

Cela conduit au bon choix de la méthode d’essai pour déterminer le bon usage, la concentration et le temps de contact des antiseptiques et des désinfectants[6].

Tous les produits de la ligne Zeta Hygiene, propres à une application particulière (instruments, surfaces, circuits d’aspiration, mains et empreintes), sont efficaces contre les principaux types de micro-organismes, conformément aux dernières réglementations européennes.  


Bibliographie

[1] https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6031597/
[2] https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0195670111001988#preview-section-abstract
[3] https://www.epa.gov/sites/default/files/2015-10/documents/rutala_overview_of_current_disinfection_hierarchy_models_final.pdf
[4] https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC8275317
[5] https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7848678/
[6] https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7848678/


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